LES ADIEUX AU GENERAL LEBRUN
Le général Lebrun a traversé successivement de nombreux régimes.
Né en 1809, sous le 1er empire, sa jeunesse verra passer deux restaurations, les cent jours et la mort de Louis XVIII en 1824. Il entre à Saint-Cyr en 1829, sous Charles X, il ressortira de l’école spéciale d’état major en 1834, sous Louis-Philippe ; il fera le siège de Rome sous la seconde république ; il sera des guerres de Crimée, d’Italie et Franco Allemande sous le second empire et finira sa carrière militaire sous la 3ème république.
On serait presque tenté de dire, les régimes passent…Lebrun demeure !
Le général Lebrun s’éteindra le 6 octobre 1889 à Paris, peu avant d’avoir atteint ses 80 ans, et sera inhumé à Landrecies, où son épouse, Dame Joséphine Maurice, née le 17 août 1835, décédée le 24 mai 1906 à Paris, le rejoindra.
Monsieur H. Lecocq nous décrit dans l’annuaire statistique du département du Nord, comment se sont déroulées les cérémonies qui ont accompagné le général Lebrun en sa dernière demeure.
« Il aimait la ville de Landrecies et il s’intéressait à tout ce qui la touchait et à ceux qui en étaient originaires. Il favorisa les débuts à divers officiers, nés dans cette ville ; et si Landrecies est devenue, comme on l’a dit, une pépinière d’officiers, c’est en partie au général LEBRUN qu’on le doit.
Il se disposait à venir voir une dernière fois Landrecies, lorsqu’il fut frappé presque subitement par la mort. Il avait exprimé le désir que ses restes reposassent dans sa ville natale.
Ses obsèques ont lieu à Paris le mercredi 9 octobre à midi.
Le corps avait été exposé à la maison mortuaire, 47, rue Saint-Georges, où un grand nombre d’hommes politiques et d’anciens compagnons d’armes du défunt venaient s’inscrire.
La façade de la maison mortuaire était recouverte de tentures noires, lamées d’argent, supportant à droite et à gauche deux cartouches à l’initiale L… deux trophées de drapeaux.
Rue Châteaudun, en face de l’église Notre Dame de Lorette, se tient un escadron du 28ème dragon portant la lance. Au moment de la levée du corps, la musique du 113ème de ligne fait entendre la marche funèbre de Chopin.
Le cortége s’ébranle, précédé du 113ème de ligne, que commande le général Chanoine.
Dans l’assistance nombreuse, on remarque le maréchal de Mac Mahon, le général Billot, inspecteur d’armée, et des officiers de toutes armes.
Les ministres de la guerre et de la marine étaient représentés. Aux quatre coins du corbillard, flottent des drapeaux groupés en trophées ; le cercueil disparaît sous les couronnes de fleurs naturelles. Le deuil est conduit par MM Doutrelaine, neveu du général LEBRUN, et Alphonse Lebrun son cousin. Derrière eux suivent l’ordonnance du général et deux religieuses. Un maître de cérémonie porte sur un coussin les décorations du défunt. Une batterie du 2ème d’artillerie ferme le cortège. Sur le parcours, une foule énorme salue respectueusement.
L’église Notre Dame de Lorette était à l’extérieur ornée de tentures noires et de trophées de drapeaux. A l’intérieur toute la nef est tendue de noir. Au milieu, devant l’autel, s’élève un immense catafalque.
A une heure, le service religieux était terminé et le cortège reprenait sa marche, se dirigeant par la rue de Maubeuge à la gare du Nord, le corps devant être transporté à Landrecies. A la gare, dans la cour des expéditions, le cercueil est déposé sur un catafalque ; plusieurs discours sont prononcés ; les troupes ont défilé ensuite devant le corps.
A Landrecies, les habitants ont eu à cœur d’honorer leur illustre concitoyen. Rien d’officiel : mais une participation de tous à la cérémonie funèbre. C’est l’armée qui conduit à sa dernière demeure le héros que la ville de Landrecies et la France venaient de perdre. Les coins du pöele étaient tenus par le commandant Clopin, le capitaine Salmon et le docteur Mickanowski du 84ème avec Monsieur Thomas, officier de la territoriale.
Le deuil était conduit par MM Doutrelaine et Goffart, derrière eux venaient le général Jamont, commandant le 1er corps d’armée et le général Huberdeau, gouverneur de Maubeuge, Monsieur le Maire de Landrecies, ses adjoints, le conseil municipal, les fonctionnaires, etc.….tous les habitants suivaient dans un silence respectueux.
Après la cérémonie religieuse célébrée à l’église paroissiale, le corps fut conduit au cimetière, où Monsieur Marie-Soufflet prononça un discours, se faisant l’écho de la ville, de la région et de la France. »
dimanche 4 mai 2008
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1 commentaire:
Bonjour, je suis l'auteur du site sur la guerre de 1870. Je vous remercie pour vos commentaires et je voudrais savoir si il est possible d'y mettre votre article sur le général Lebrun.
Cordialement
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