jeudi 8 mai 2008
dimanche 4 mai 2008
- 7 Avant propos
- 17 de Landrecies
- 21 Auprès du Général de Négrier
- 27 Les évènements de 1848
- 41 Le Siège de Rome
- 52 Le coup d’état de 1851
- 54 Campagne de Kabylie
- 61 La Guerre de Crimée
- 116 Campagne d’Algérie 1857
- 122 Campagne d’Italie
- 171 De Châlons à Paris
- 182 Préliminaires de la guerre, mission à Vienne et en
Belgique
- 195 La guerre Franco-Allemande
- 223 L’armée de Châlons
- 310 Les réformes
- 322 Les adieux au Général Lebrun
- 326 Landrecies
- 330 Grades et décorations
- 332 Ouvrages consultés
LES ADIEUX AU GENERAL LEBRUN
Le général Lebrun a traversé successivement de nombreux régimes.
Né en 1809, sous le 1er empire, sa jeunesse verra passer deux restaurations, les cent jours et la mort de Louis XVIII en 1824. Il entre à Saint-Cyr en 1829, sous Charles X, il ressortira de l’école spéciale d’état major en 1834, sous Louis-Philippe ; il fera le siège de Rome sous la seconde république ; il sera des guerres de Crimée, d’Italie et Franco Allemande sous le second empire et finira sa carrière militaire sous la 3ème république.
On serait presque tenté de dire, les régimes passent…Lebrun demeure !
Le général Lebrun s’éteindra le 6 octobre 1889 à Paris, peu avant d’avoir atteint ses 80 ans, et sera inhumé à Landrecies, où son épouse, Dame Joséphine Maurice, née le 17 août 1835, décédée le 24 mai 1906 à Paris, le rejoindra.
Monsieur H. Lecocq nous décrit dans l’annuaire statistique du département du Nord, comment se sont déroulées les cérémonies qui ont accompagné le général Lebrun en sa dernière demeure.
« Il aimait la ville de Landrecies et il s’intéressait à tout ce qui la touchait et à ceux qui en étaient originaires. Il favorisa les débuts à divers officiers, nés dans cette ville ; et si Landrecies est devenue, comme on l’a dit, une pépinière d’officiers, c’est en partie au général LEBRUN qu’on le doit.
Il se disposait à venir voir une dernière fois Landrecies, lorsqu’il fut frappé presque subitement par la mort. Il avait exprimé le désir que ses restes reposassent dans sa ville natale.
Ses obsèques ont lieu à Paris le mercredi 9 octobre à midi.
Le corps avait été exposé à la maison mortuaire, 47, rue Saint-Georges, où un grand nombre d’hommes politiques et d’anciens compagnons d’armes du défunt venaient s’inscrire.
La façade de la maison mortuaire était recouverte de tentures noires, lamées d’argent, supportant à droite et à gauche deux cartouches à l’initiale L… deux trophées de drapeaux.
Rue Châteaudun, en face de l’église Notre Dame de Lorette, se tient un escadron du 28ème dragon portant la lance. Au moment de la levée du corps, la musique du 113ème de ligne fait entendre la marche funèbre de Chopin.
Le cortége s’ébranle, précédé du 113ème de ligne, que commande le général Chanoine.
Dans l’assistance nombreuse, on remarque le maréchal de Mac Mahon, le général Billot, inspecteur d’armée, et des officiers de toutes armes.
Les ministres de la guerre et de la marine étaient représentés. Aux quatre coins du corbillard, flottent des drapeaux groupés en trophées ; le cercueil disparaît sous les couronnes de fleurs naturelles. Le deuil est conduit par MM Doutrelaine, neveu du général LEBRUN, et Alphonse Lebrun son cousin. Derrière eux suivent l’ordonnance du général et deux religieuses. Un maître de cérémonie porte sur un coussin les décorations du défunt. Une batterie du 2ème d’artillerie ferme le cortège. Sur le parcours, une foule énorme salue respectueusement.
L’église Notre Dame de Lorette était à l’extérieur ornée de tentures noires et de trophées de drapeaux. A l’intérieur toute la nef est tendue de noir. Au milieu, devant l’autel, s’élève un immense catafalque.
A une heure, le service religieux était terminé et le cortège reprenait sa marche, se dirigeant par la rue de Maubeuge à la gare du Nord, le corps devant être transporté à Landrecies. A la gare, dans la cour des expéditions, le cercueil est déposé sur un catafalque ; plusieurs discours sont prononcés ; les troupes ont défilé ensuite devant le corps.
A Landrecies, les habitants ont eu à cœur d’honorer leur illustre concitoyen. Rien d’officiel : mais une participation de tous à la cérémonie funèbre. C’est l’armée qui conduit à sa dernière demeure le héros que la ville de Landrecies et la France venaient de perdre. Les coins du pöele étaient tenus par le commandant Clopin, le capitaine Salmon et le docteur Mickanowski du 84ème avec Monsieur Thomas, officier de la territoriale.
Le deuil était conduit par MM Doutrelaine et Goffart, derrière eux venaient le général Jamont, commandant le 1er corps d’armée et le général Huberdeau, gouverneur de Maubeuge, Monsieur le Maire de Landrecies, ses adjoints, le conseil municipal, les fonctionnaires, etc.….tous les habitants suivaient dans un silence respectueux.
Après la cérémonie religieuse célébrée à l’église paroissiale, le corps fut conduit au cimetière, où Monsieur Marie-Soufflet prononça un discours, se faisant l’écho de la ville, de la région et de la France. »
Général Lebrun, s’il fallait faire un choix parmi la quantité de témoignages, émanant, tant de la hiérarchie militaire que de simples hommes du rang (rare ceux qui savaient lire et écrire), venant confirmer les grandes qualités du Général, je choisirais de communiquer aux lecteurs celui du Général du Barail ; ces quelques lignes résument à elles seules tout ce que pourrait apporter une multitude d’avis ; mais lisons plutôt le Général du Barail, ministre de la Guerre du gouvernement Mac Mahon :
« Général Lebrun, sorti premier de l’école d’Etat Major, Siège de Rome, Afrique, Crimée, Italie, aide de camp de l’Empereur, fidèle achate du Maréchal de Mac Mahon. Armée de Sedan, livra le combat de Bazeilles, qu’il a raconté. Très vif, très actif, presque agité, écrivain et artiste jusqu’au bout des ongles, un rare esprit de camaraderie ». Et plus loin : « Artiste de talent, écrivain, militaire de valeur, le Général Lebrun, dont le mérite était encore rehaussé par une affabilité et une bienveillance extrêmes, a servi longtemps sous les ordres du Maréchal de Mac Mahon dont il était presque le contemporain et dont il resta toujours le fidèle ami. Le fameux tableau de l’assaut de Malakoff, le représentant debout, l’œil fixé sur sa montre, guettant la minute où le Général Mac Mahon devra donner le signal de l’attaque en s’élançant le premier hors des tranchées où sont massées les troupes. En Italie, nous le retrouvons auprès du Maréchal de Mac Mahon, comme chef d’Etat Major Général de son corps d’armée. Quelques mois avant la guerre, il fut chargé d’une mission en Autriche Hongrie, mission dont il nous a révélé toute l’importance et tout l’intérêt dans un livre qui éclaire lumineusement ce coin de notre histoire contemporaine. Au début de la guerre, Aide de Camp de l’Empereur, Aide Major Général de l’armée, il fut appelé lors de la réorganisation de nos troupes au camp de Chalons, au commandement du 12ème corps et l’on sait le rôle important qu’il joua à Sedan en repoussant victorieusement au commencement de la bataille les attaques furieuses des bavarois contre Bazeilles. Il a terminé sa belle carrière comme Commandant du 3ème corps à Rouen, laissant dans l’armée la réputation d’un chef excellent qui cachait l’âme d’un grand soldat, sous les dehors tranquilles d’un philosophe ».
GRADES
- Sous-lieutenant le 1er octobre 1831
- Lieutenant le 1er Janvier 1834
- Capitaine de 2ème classe, le 5 mars 1838
- Capitaine de 1ère classe, le 16 janvier 1844
- Commandant le 10 juillet 1848
- Lieutenant Colonel le 10 mai 1852
- Colonel le 6 janvier 1855
- Général de Brigade le 16 mars 1859
- Général de Division le 12 août 1866
CITATIONS
- Tébessa 1842
- Kabylie 1854
- Orient Sébastopol 1855
- Orient Tchernaïa 1855
- Algérie 1857
Blessé à :
- Cavriana bataille de Solférino 1859
- Sedan 1870
DECORATIONS FRANCAISES :
Parmi les nombreuses décorations obtenues par le général Lebrun, nous retiendrons :
- Chevalier de la Légion d’Honneur le 2 janvier 1842
- Officier de la Légion d’Honneur le 18 août 1849
- Commandeur de la Légion d’Honneur le 22
septembre 1855
- Grand Officier de la Légion d’Honneur le 17 juin 1859
- Grand Croix de la Légion d’Honneur le 3 février 1875
DECORATIONS ETRANGERES
- Médaille de la reine d’Angleterre
- Médaille d’Italie
- Chevalier de l’Ordre de Pie IX
- Médaille de la Valeur Militaire de Sardaigne
- Commandeur de l’Ordre de Saint Maurice et Lazare de Sardaigne
- Commandeur de l’Ordre de Saint Grégoire le Grand
- 3ème classe de l’Ordre de Medjidie de Turquie
- Grand Croix de l’Ordre de Léopold d’Autriche