Monument de Bazeilles
Au 12° corps sous le général Lebrun
Bataille de Sedan guerre de 1870
lundi 24 mars 2008
combats de cette guerre de 1870, le général Lebrun devait encore s'illustrer lors d'un brillant retour dans le village de Balan, accompagnant le général en chef dans cette folle mission au milieu d'un ennemi dont les forces ont maintenant atteint toute leur efficacité, ils ne sont que 2000 hommes face à une armée.
Prisonnier avec l'armée à Sedan le général Lebrun accompagnera et portera toute son aide à son 12ème corps prisonnier dans le camp de la misère à Yges, avant de partir en Allemagne pour de longs mois de détention
MUSEE DE LA DERNIERE CARTOUCHE BAZEILLES
Le plateau compris entre les deux routes de Bazeilles à Balan, et à Daigny, était tout entier au pouvoir des prussiens. Pendant ce temps, les bavarois avaient enfin conquis Bazeilles en ruines. Les vaillants défenseurs de la villa Beurmann, attaqués de front par la grand rue, puis à revers, par des compagnies bavaroises, qui avaient réussi, en s’ouvrant avec des serpes, un passage à travers les haies, à déboucher du parc de Monvilliers, venaient d’évacuer la petite citadelle si bravement et si longuement défendue. Les bavarois envahirent alors le village de toute part, livrant des combats isolés avec des soldats qui ne voulaient pas se rendre, incendiant ce qui restait de constructions intactes et poursuivant le cours de leur abominable violence. La division de Vassoigne se replia sur Balan où arrivait en même temps la division Lacretelle. Toutes deux s’y postèrent pour tenir tête encore au flot des assaillants. Une heure après, Bazeilles, presque toute entière était la proie des flammes. C’est ici que prend place, l’épisode immortalisé par le pinceau de notre grand peintre Alphonse de Neuville, et connu sous le nom « Des dernières cartouches ». Au nord de Bazeilles, dans une maison isolée, qui touche au faubourg de Balan, et qui s’appelle la maison Bourgerie, une poignée d’hommes s’étaient barricadés, en prolongeant leur résistance avec une incroyable audace, tenait en échec pour ainsi dire, un corps d’armée tout entier. Le 15ème régiment bavarois cernait la maison, fusillait les fenêtres, mais n’osait cependant pas tenter un assaut. Les défenseurs dirigés par quatre officiers d’infanterie de marine, le commandant Lambert, les capitaines Bourzen, Hortus et Aubert avaient transformé les ouvertures de la maison en meurtrières, par lesquelles, ils décimaient les assaillants. Vainement, ceux-ci amenèrent-ils renforts sur renforts, vainement leurs projectiles réduisent-ils en miettes les matelas, dont sont barricadées les fenêtres, labourent-ils les boiseries et les portes de deux chambres du premier étage où se tiennent ces intrépides soldats qui entretiennent un feu de mousqueterie continu dont les résultats sont sanglants pour l’ennemi. Bientôt cependant, la petite troupe diminue, les blessés, pêle mêle avec les morts, sur le lit, sur le sol taché de plaques rouges. Les chambres remplies d’une fumée âcre et épaisse, qui asphyxie. Les plafonds se trouent et les murs s’éventrent, jetant des débris qui sont autant de projectiles. Le général bavarois s’impatiente de cette résistance prolongée et veut maintenant la faire réduire par le canon. Mais voici, pour comble d’infortune, que les munitions s’épuisent ; on vide les cartouchières des blessés et des mort ; encore trois coups à tirer…encore deux…encore un ! Celui-là c’est le capitaine Aubert qui le tire lui-même, tandis que le commandant Lambert, sa cuisse enveloppée d’un mouchoir, regarde, appuyé sur l’entablement d’un bahut, placé près de la fenêtre et que les soldats, les poings crispés, et la figure contractée, attendent la rage au cœur, de leur impatience, que la mort vienne les chercher. Enfin, le terme de cette lutte héroïque est arrivé. Le commandant Lambert fait ouvrir la porte et s’offrant en holocauste, à l’exaspération des bavarois, présente sa poitrine. Une vingtaine d’hommes l’entourent, poussant des cris de haine et de fureur. Les baïonnettes le menacent de toutes parts. Il va être massacré, quand un capitaine bavarois se précipite entre lui et ses soldats, le couvre de son corps et lui sauve la vie… Le nom de cet ennemi généreux ne doit pas être passé sous silence, il s’appelait Lessignold ; quant aux survivants de la défense, ils étaient quarante à peine, presque tous blessés. On les fit prisonniers. Le soir on conduisit les trois officiers au prince royal de Prusse, qui leurs dit qu’il n’admettrait pas que l’on désarme d’aussi braves soldats et qu’ils pouvaient garder leur épée.
Les débris du 12ème corps, auxquels le général LEBRUN communiquait son ardeur infatigable, se maintinrent après ce glorieux épisode, aux alentours du faubourg de Balan, et purent contenir les progrès des saxons et des bavarois.
Lessignold : Cet officier avait en 1866, été blessé, prisonnier des prussiens, il fut torturé, il en gardait une grande rancune à nos ennemis d’aujourd’hui, et ne prit les armes contre les français, que parce que son devoir de soldat, lui ordonnait obéissance à son roi. L’action qu’il venait de mener, sauvant la vie de quarante soldats français, lui réjouissait le cœur.
Guerre de Crimée : Le siége de Sebastopol . Le colonel Lebrun suit sur sa montre le temps qui s'écoule. Le bombardement échangé entre la place Russe, et les assiégeants est maintenant infernal, ce sont 1500 canons et tirs de mousquetterie, un tonnerre d'explosions que seul le colonel de la Tour-dupin n'entend pas, étant donné sa surdité. Le colonel Lebrun va donner l'ordre d'attaque et s'élancer avec le général de Mac Mahon, à l'assaut de Malakof. La victoire des alliés va mettre fin à la campagne de Crimée.
Le colonel Lebrun sera cité à l'ordre de l'armée d'orient pour sa conduite lors de la bataille de Tratkir, également appelée Tchernaïa
Le tableau représente le colonel Lebrun montre en main et son ami, le général de Mac Mahon, juste avant l'attaque de la tour de Malakoff, clef de Sebastopol
Tableau peint par Antoine Alphonse AILLAUD
Musée de l'armée, Paris
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